Hier soir, après avoir passé une journée enfermée dans mon bureau, j'ai décidé de profiter du grand soleil/ciel bleu pour faire un petit tour dans mon jardin.
Ce moment privilégié s'est transformé en vision d'horreur lorsque j'ai découvert l'état d'une des mes rangées de buis. Ces petits buis que j'avais bouturés, choyés et qui avaient atteind une belle taille (30 à 40 cm de haut tout de même) avaient l'air tout sec.
Lors de mon précédent tour, vendredi, tout avait pourtant l'air normal !
Je suis donc allée voir ça de plus près et, oooh surprise !, une chenille, puis une autre et encore une, et de plus en plus... Il y a finalement plus de chenilles que de feuilles sur mes arbrisseaux.
Ni un, ni deux, je file consulté le grand sorcier internet et là, c'est la catastroche ! Mon jardin est envahi par la pyrale du buis... Merci la mondialisation ! Ces petites bêtes viennent de d'Asie et plus précisément de Chine, du Japon et de Corée. Bien entendu, leurs possibles prédateurs n'ont pas fait le voyage !
Les premières invasions ont été constatées à Weil-am-Rhein (Allemagne - Bade Wurtemberg) en 2007. En 2008, les petites bêtes avaient traversé le Rhin. Le parc de l'Orangerie à Strasbourg a également subit des attaques dès octobre 2008.
A priori, seul le buis est touché pour l'instant mais en Asie la petite bête s'attaque aussi à certains houx et certains fusains. Rien de tel n'a encore été constaté en Europe.
Mais à qui devons-nous ces "charmantes" (grrr !) petites bestioles ?
A un joli petit papillon de nuit !
Comment s'en débarrasser ?
Là, ça se complique !
"Au vu de ces risques
l'espèce a été inscrite sur la liste d'alerte de
l'Organisation Européenne et méditerranéenne pour la Protection des Plantes
(OEPP, 2007). Dans le rapport de novembre 2007 de l'OEPP, le statut
phytosanitaire était officiellement déclaré comme étant
"Transitoire, donnant lieu à une action
phytosanitaire". Il semble aujourd'hui que la situation puisse être
difficile à maîtriser.
Au vu de l'importance de l'infestation du côté
allemand, on peut être assez pessimiste sur les possibilités d'éradication. Une
lutte par traitement insecticide conventionnel, dès lors qu'elle est uniquement
réalisée sur les buis et sur des arbustes atteints (observation préalable) ne
devrait pas mettre en péril d'autres espèces locales. L'identification puis la
synthèse des phéromones sexuelles permet la réalisation de pièges efficaces et
souhaitons le suffisamment spécifiques pour ne pas attirer d'espèces locales.
Les premiers pièges sont déjà en phase de test dans le Bade-Wurtemberg.
La dynamique de la
propagation de la Pyrale du Buis, montre qu'elle est de quelques km ou dizaine
de km par an. Ce papillon est de morphologie robuste et puissante, il peut donc
aisément se déplacer à la force de ses ailes sur des distances certainement
relativement importante. Reste à déterminer si son comportement est sédentaire
ou non. Dans les zones actuellement infestées, les buis sont tout de même assez
distants, car uniquement présents dans les agglomérations, ce qui doit limiter
sa dissémination.
Les possibilités de propagation passive de cette espèce
sont outre le transport des déchets verts de taille, le commerce des plants de
buis par les pépinières, les jardineries, les supermarchés, les fleuristes..." (source : Société Alsacienne d'Entomologie - Strasbourg)
Que faire ?
Dans un premier temps, inspecter régulièrement les buis de son jardin.
Comment s'en débarrasser ?
Dans le cas d'une faible invasion, le plus simple et le plus écologique serait de ramasser les chenilles et de les écraser.
Dans le cas d'une attaque plus massive, il existe un insecticide "bio" par exemple à base de
Bacillus thuringiensis (BT).
Il faut impérativement pulvériser l'insecticide à l'intérieur du buis car les chenilles sont cachées. En cas de danger, elles se laissent également tomber au sol. Vigilence, vigilence !
Il faut ensuite surveiller régulièrement ses buis et traiter dès toute nouvelle attaque.
Si les buis sont trop atteinds, il faut les arracher et les
brûler (attention ! le brûlage de végétaux est interdit à proximité des habitations - 200 m -)
On peut aussi tremper les arbres arrachés dans une bassine d'eau dans laquelle on a ajouté du produit vaisselle.
Ne surtout pas les apporter en déchetterie infestés de chenilles !!
Oui, mais...
Là, je me trouve avec un sacré cas de conscience ! Je n'aime pas traiter mon jardin par égare pour tous ses locataires habituels et de passage.
Les solutions habituelles (savon noir, vinaigre etc...) ne fonctionnent pas.
Laisser s'installer le problème participe à l'invasion de la région et met en péril d'autres arbustes. Le problème prend donc de l'ampleur.
Je vais aller voir ce qu'on me propose en jardinerie ce soir après le boulot.
Aller, une petite dernière pour être sûre que vous avez bien vu la bêêête ! Sale Bête !!