lundi 10 mars 2014

Violence faites aux femmes en temps de guerre

J'ai volontairement opté pour une image complètement décalée par rapport au propos de ce message car je trouve qu'il y a déjà bien assez d'horreur comme ça pour ne pas encore en rajouter. C'est peut être aussi parce que je reste optimiste quelque part et que j'ai envie de répondre à l'horreur par du beau... On ne me refera pas ! (image empruntée à "un toit pour les abeilles")

Cet article aurait pu paraitre le 8 mars mais, faute de temps, vous ne le lirez qu'aujourd'hui. Mais finalement, quelle importance ? Pourquoi ne consacrer qu'une journée sur les 365 jours que compte une année à la cause des femmes ?


Je tiens dès à présent à m'excuser pour le manque de légèreté de cet article comparé à beaucoup d'autres mais je ne peux pas me cacher derrière mon côté optimiste pour faire mine d'ignorer les vrais drames du monde autour de moi. Ceux qui me connaissent, et/ou me suivent sur ce blog depuis un petit moment déjà, sont habitués à mes coups de gueule de temps en temps.
Je veux que ce blog reste authentique et me ressemble. Même si le ton se veut généralement léger, j'estime qu'il se doit d'essayer de faire passer des messages auxquels je crois sincèrement, même à son modeste niveau.
Je vous avais raconté, il y a bien longtemps déjà, la jolie histoire du colibri (http://lepetitmondedebidule.blogspot.fr/2012/04/la-strategie-du-colibri.html). Je reste fidèle à ce petit oiseau et comme lui, j'essaye simplement de faire "ma part", avec mes petits moyens.
Si chacun d'entre vous qui me lit reprend cette information et la transmet à au moins une personne, peut être qu'un jour nous arriverons, tous ensemble, à faire évoluer le monde. J'ai la naïveté de la croire... alors, je vous invite à être naïfs avec moi. Merci du fond du cœur !!

 
Loin de moi l'envie de me présenter en féministe, ce que je ne suis d'ailleurs absolument pas. Je n'ai pas envie de ressembler à un homme ni même de devenir aussi forte qu'un homme. Je crois qu'il y a une place pour chacun tout simplement. Je vous vois venir avec les problèmes des niveaux de salaires différents à fonction égale, etc. Je ne peux le nier !
Mais je trouve regrettable qu'une femme s'offusque de voir un homme lui tenir la porte (je l'ai vécu récemment !) sous prétexte qu'elle est tout à fait capable de se la tenir toute seule :-(
Je me suis retenue de répondre à cette furie mais le cœur y était, je vous l'assure ! Pardon pour ses raccourci mais je n'ai pas prévu de développe de thèse sur les biens fondés ou non du féminisme ici, même si je reconnais les avancées non négligeables apportés par les combats menés par des femmes emblématiques. Le sujet est trop complexe pour être développé ici et maintenant...

Par contre, j'assume pleinement ma féminité et je ne vois rien de dégradant à porter une petite jupe et des talons hauts, si ça me fait plaisir. Je suis toujours ravie de tout geste de gentillesse à mon égard qu'il vienne d'un homme ou d'une femme d'ailleurs. Je veille à toujours remercier son auteur !

Mais je ne suis pas là aujourd'hui pour vous faire la liste de mes "j'aime/j'aime pas".
J'avais envie de vous parler d'un sujet bien plus grave et très ancien : les violences faites aux femmes lors de conflits armés. Je trouve qu'on n'en parle pas assez .

J'ai souvenir du traumatisme engendré par la seconde guerre mondiale chez ma Grand-Mère ; je crois d'ailleurs qu'elle m'a transmis une partie de son traumatisme par le biais de ses récits. Plus j'y repense et plus je me dis que son traumatisme remonter peut être même à sa toute petite enfance, lorsqu'en 1916 elle est née quelque part dans la Ruhr, région minière dans le nord de l'Allemagne.
Mais le cas de ma Grand-Mère paternel est peut être un peu particulier, tout comme celui de bon nombre d'Alsacienne qui ont vu leur famille séparée pour combattre d'un côté ou de l'autre et parfois même d'un côté ET de l'autre du conflit. Mais tout ça, c'est une autre histoire.

Si les femmes ont la douleur de voir partir leur mari, leur(s) fils, leur(s) frère(s)... à la guerre, elles servent malheureusement aussi d'arme de guerre par le biais de viols et d'autres horreur du même type.
Non, je ne vous parle pas de temps reculés qui sont loin derrière nous, quoique (http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9tition_de_cinq_millions_de_femmes_am%C3%A9ricaines_contre_le_viol_de_guerre). Non, je ne vous parle pas spécifiquement de la Guerre d'Algérie ou d'un conflit du fin fond de l'Afrique au 19e siècle !!
Mon propos est tout à fait d'actualité... malheureusement !

Je n'ai rien inventé. "Les viols commis en temps de guerre sont souvent systématiques et ont pour objectif de terroriser la population, briser les familles, détruire les communautés, et parfois, de modifier la composition ethnique de la  prochaine génération. Ils servent également parfois à empêcher les femmes de la communauté ciblée de pouvoir enfanter", dixit les Nations Unies.

Toujours selon la même source, "la quatrième Convention  de Genève de  1949, qui traite de la protection des civils en temps de guerre, interdit la torture et les traitements inhumains ainsi que « les atteintes à la dignité des personnes, notamment les traitements humiliants et dégradants ». La Convention dispose aussi de manière explicite que « les femmes seront spécialement protégées contre toute atteinte à leur honneur, et notamment contre le viol, la contrainte à la prostitution et tout attentat à leur pudeur ». Toutefois, le viol et la violence sexuelle n’ont pas été inclus dans la liste des « atteintes graves » au titre de la Convention qui contraint les Etats à poursuivre d’autres violations. On trouve le même type de libellé dans les deux Protocoles additionnels à la  Convention (relatifs à la Protection des Victimes des conflits armés internationaux et non internationaux),   adoptés en 1977. Ce n’est qu’en 1992, face aux viols généralisés de femmes commis dans l’ex-République de Yougoslavie, que la question de la violence sexuelle dans les conflits a enfin suscité l’attention du Conseil de sécurité des Nations Unies.  Le 18 décembre 1992, le Conseil déclarait que « la détention et le viol massifs, organisés et systématiques des femmes, » en particulier des femmes musulmanes de Bosnie-Herzégovine, étaient des crimes internationaux dont il fallait traiter.  A la suite de cela, le Statut du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a mis le viol au rang de crime contre l’humanité, avec d’autres crimes comme la torture et l’extermination, lorsqu’il est perpétré contre la population civile pendant un conflit armé. Peu après,  le Tribunal pénal international pour le Rwanda en a fait autant, et plusieurs années plus tard, les premières condamnations ont été prononcées :
  • En 1998, le Tribunal pénal international pour le Rwanda à été le premier tribunal  international à déclarer une personne accusée de viol coupable de crime contre l’humanité et de crime de génocide (commis dans l’optique de perpétrer un  génocide).
  • En 2001, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie est devenu le premier tribunal international à déclarer une personne accusée de viol coupable de  crime de torture, et donc de crime de guerre et de crime contre l’humanité. En outre, le Tribunal a élargi la définition de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité  afin d’y inclure l’esclavage sexuel ; auparavant, seul le travail forcé était la forme d’esclavage considéré comme un crime contre l’humanité.
Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale  (CPI) considère que viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, stérilisation forcée et  « toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable » sont des crimes contre l’humanité lorsqu’ils sont commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique.  Les mandats d’arrêt émis par la CPI en  2007 contre deux suspects soudanais énumèrent plusieurs inculpations de viol tant comme crime de guerre que comme crime contre l’humanité."

Et que dire de l'après ?

"La honte et la stigmatisation associées à un viol public peuvent souvent contraindre une victime et  sa famille à fuir leur communauté et à  abandonner leur terre, leurs biens et leurs ressources. En conséquence, les femmes se retrouvent souvent plus pauvres et plus exposées à de nouveaux sévices, et elles ont besoin d’une aide financière pour retomber sur leurs pieds.
La violence sexuelle commise en temps de guerre pose des problèmes multiples aux survivantes. Elles ont des besoins médicaux, en particulier des opérations de chirurgie reconstructive et peut-être des traitements contre le VIH/sida ; elles  réclament justice et ont besoin d’une aide psychologique pour soigner leurs traumatismes émotionnels, et beaucoup ont besoin d’une aide financière pour pourvoir se réinsérer dans la communauté.
Les femmes et leur famille doivent souvent faire face à des traumatismes psychologiques de longue durée. La guerre détruit l’infrastructure même nécessaire pour aider ces femmes : il ne reste plus guère de conseillers et de psychologues qualifiés. Les dispensaires manquent de ressources et de personnel compétent.
Tous ces problèmes exigent de l’argent et des ressources dont la plupart des pays qui sortent d’un conflit ne disposent pas. Les opérations dont les survivantes ont besoin nécessitent un matériel onéreux et un personnel qualifié. Former du personnel médical et d’accompagnement psychologique exige également des ressources financières et logistiques. Les médicaments, et en particulier les médicaments contre le VIH/sida, sont chers et souvent inaccessibles. Il s’ensuit que les hôpitaux comme Panzi dépendent des dons et du dévouement du personnel.
Jeanne Ward, chercheuse dans un consortium d’organismes des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales qui traitent de la violence sexuelle, dit que jusqu'à présent, la réaction du monde face aux preuves grandissantes de viols en masse commis pendant les conflits a été une réaction de choc, d’horreur  et d’impuissance.  Elle défie ceux qui ont les ressources nécessaires de ne plus demander : « Comment une chose pareille peut-elle se produire ? » et de commencer à s’attaquer au problème. « Nous avons assez de preuves de partout dans le monde pour savoir que le viol sera un des éléments de tout conflit, » dit-elle. « Nous n’avons pas besoin d’autres preuves. Nous avons besoin de plus d’aide pour y remédier. »
Pour en savoir plus : la violence sexuelle contre les femmes pendant les conflits EN sur le portail d’UNIFEM ".
Vous trouverez également des informations complémentaires dans le rapport d'information de la Délégation au Droits des Femmes du Sénat paru en décembre 2013 : http://www.senat.fr/rap/r13-212/r13-212_mono.html

Si vous souhaitez lire l'article entier dont j'ai tiré ces extraits : https://www.un.org/fr/preventgenocide/rwanda/sexual_violence.shtml

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