mardi 6 novembre 2012

Mur de séparation vivant



L'arrivée massive de rurbains dans nos petits village faisant fleurir des lotissements en quantité entraîne également la multiplication de murs tristes (ça n'engage que moi) en béton ou en parpaings. Ils sont parfois recouverts de crépis mais pas toujours.

Les terrains de constructions deviennent de plus en plus petit au fur et à mesure qu'ils se raréfient et que leur prix flambent alors pourquoi, en plus se boucher la vue par un mur ? Peur du voisin ? Besoin de se sentir chez soi ? Certes !
Le problème n'est-il tout simplement pas pris à l'envers ? Pourquoi s'obstiner à vouloir construire sa maison au milieu de son terrain, ne laissant qu'une petite bande de 3 mètres tout autour, alors qu'en optant pour des maisons accolée (séparées toutefois par un garage pour éviter de vivre vraiment avec le voisin) permettrait de profiter d'un jardinet tout à fait correct dans lequel les enfants peuvent s'amuser ? Vaste problème.
Personnellement, d'avoir un mur devant mes fenêtre me donnerait un sacré coup au moral. Je ne suis pas certaine que les Fleurs de Bach suffiraient à faire passer mon cafard.

Certains me répondront que le mur en parpaing nécessite moins d'entretien qu'une haie par exemple. Je peux l'entendre. Mais avez-vous déjà vu un mur crépi qui vieilli mal ? C'est moche. A la limite, je trouve cela plus supportable lorsqu'il s'agit d'un vieux mur en pierres naturelles patiné par le temps qui se couvre de mousse et d'où s'échappent des plantes sauvages venues d'on ne sait où.
Où, je m'en sors comme je peux car, ceux qui me connaissent savent que ma vieille Ty Kohz [ça veut dire "vieille maison" en breton et nous avons trouvé ce nom rigolo car il rappelle à la fois les origines bretonnes de Monsieur Bidule et le côté bavard de sa femme (moi !)] est entourée en partie par un beau et vieux mur (daté de 1762, s'il-vous-plaît !). Je vous entend me dire "alors ma bonne dame, faites ce que je dis mais pas ce que je fais..."
Je n'ai pas choisi d'avoir un grand mur autour d'une partie de ma maison, c'était dans le lot lorsque nous avons acheté cette maison. Et pour tout vous dire, du côté de mon seul voisin, il n'y a pas de grand mur. Nous avons même détruit d'un commun accord le petit bout de grand mur qu'il restait entre nous car il devenait dangereux. Entre lui et nous, nous avons simplement monté un muret d'une trentaine de centimètres surmonté d'un jolie barrière en bois. Pour faciliter les bonnes relations, nous avons même prévu un portillon pour faciliter le convivialité.
Pour le reste, le mur est suffisamment éloigné de mes fenêtres (oui, notre terrain est de bonne taille mais sans excès) pour qu'il ne me bouche pas la vue.

Ces grands murs, car généralement ils sont de bonne hauteur, représentent pour moi bien plus d'inconvénients que d'avantages.
- lorsqu'il fait chaud, ils emmagasinent la chaleur et empêchent l'air de circuler favorisant un sentiment d'étouffement
- ils bouchent la vue mais parfois privent la maison de lumière
- en cas de très forte pluie entraînant des inondations, ils n'empêchent pas l'eau de s'infiltrer (généralement au niveau des ouvertures du type portail) mais rendent sont évacuation plus difficile

Que vous reste-t-il comme solution ? La haie de thuyas ? Pitié nooon ! Si vous avez de la place, vous pouvez toujours opter pour une haie fleurie et variée favorisant la biodiversité mais vu la taille des terrain, il n'y a pas toujours la place nécessaire.

J'ai découvert une solution alternative qui m'a beaucoup séduite. Elle ne prend pas plus de place qu'un mur en parpaing et nécessite l'usage d'un taille-haie deux fois par an environ. Roulement de tambour... le saule tressé !

 
C'est quand même plus joli que la parpaing plus haut, non ? Je vous vois venir. Oui, au début, c'est quasiment aussi "transparent" qu'un grillage mais très vite, les espaces se remplissent.
 
En fait, j'ai utilisé le saule tressé pour réaliser un petit labyrinthe à destination des enfants sur un terrain communal. L'avantage de ce matériaux est qu'on peut réaliser facilement toutes sortes de formes, bien plus complexes encore.
 
Pour ce projet de labyrinthe, j'étais à la recherche d'une idée originale spécifique à notre commune avec une emprise au sol limitée. J'ai simplement choisi l'emblème du village, le trèfle.J'ai entremèlé trois cercles de 3 mètres de diamètre chacun et j'ai ajouté la tige.
 
 
Pour faciliter la plantation, j'ai matérialisé les zones de plantation avec une simple pioche. Ca nous a pris un dimanche après-midi à deux. Oui, Monsieur Bidule était de la partie... Oui, les réalisations communales se font les week-end, jours fériés et jours de congé car j'ai un boulot à plein temps à côté de ça. Je fais partie de ses élus locaux qui se démènent comme ils peuvent pour apporter des idées originales à leur commune en dépensant le moins possible : ça s'appelle le bé-né-vo-lat !
 
Nous avons acheté les tiges de saule à tresser auprès d'une petite entreprise familiale à Limersheim (67) dont voici le site internet : http://fermekieffer.fr/PAGES%20HTML/index.html
 
La plantation proprement dite a été faite en une journée et une demie à deux personnes ! Incroyable !
Monsieur Kieffer a percé des trous tous les 10-15 cm. Au fur et à mesure, son épouse y a planté 4 tiges de saule qu'elle a ensuite tressé.



La mise en oeuvre est tellement simple, que nous aurions pu le faire nous-même mais par manque de temps, nous avons préféré confier cette tâche au producteur de saule.
 
Pour rendre ce labyrinthe un peu plus attrayant pour les enfants, j'ai souhaité cacher des cabanes à l'intérieur de chaque cercle. En souvenir d'un fabricants de tipis installé au village pendant quelques années, j'ai demandé aux Kieffer de nous fabriquer des tipis en saule tressé. Aussitôt dit, aussitôt fait !
 
 Après la plantation, nous avons recouvert le sol de mulch et de broyat pour maintenir un maximum d'humidité au pied des tiges de saule et pour limiter le pousse d'herbes dans le labyrinthe.

La plantation a eu lieu en février 2011, quelques mois plus tard, la structure a commencé à se couvrir de feuilles.




La première année, en attendant un réel enracinement, il est nécessaire d'arroser régulièrement mais cela est vrai pour n'importe quelle plantation. Il faut également éviter de malmener les jeunes tiges de saule.

Dès la seconde année, le labyrinthe s'est épaissi et les enfants se sont approprié les tipis. On y trouve régulièrement les petits trésors de nature (pierres, pommes de pin) qu'ils y ont oublié. L'été, les tipis leur offrent également un petit abris ombragé très agréable.

Avec l'automne, les feuilles vont tomber et le tressage de départ réapparaîtra. Petits et grands peuvent ainsi prendre conscience du rythme des saisons. Au printemps prochain, des petits bouts de vert tendre montreront le bout de leur nez et ce sera le signe d'une nouvelle saison de rires d'enfants en ce lieu un peu différent qui leur est dédié.

J'espère que je vous aurai donné envie d'envisager différemment votre projet de clôture autour de votre maison. Si tel est le cas, réfléchissez-y dès maintenant car la période de plantation se situe entre décembre et février/mars.
N'hésitez pas à contacter Madame et Monsieur Kieffer. Ils seront de bon conseil.

Ce labyrinthe fait aujourd'hui partie intégrante d'un espace naturel baptisé "le jardin des 5 sens" dont je vous parlerai dans différents messages à venir.
Le prochain post à se propos s'intitulera "une pause sérénité"...

A bientôt.


2 commentaires:

  1. Bonsoir, je découvre votre site grâce à Amélie de La Table Lorraine.
    Votre étude sur ce sujet a retenu toute mon attention tant je partage votre réflexion.
    La réalisation de cet espace, à moindre cout, destiné aux enfants est absolument géniale et superbe, bravo !.

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  2. Merci.
    Je n'ai pas encore trouvé de photo de l'aménagement en été mais je vous assure qu'on en voit pas au travers à ce moment là. Si j'avais un coin piscine ou barbecue à rendre plus intime, j'opterai pour le saule tressé, sans hésiter.

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